Améliorer l’apprentissage grâce aux neurosciences

Améliorer l’apprentissage grâce aux neurosciences

Plus le temps passe, plus nous en savons sur le fonctionnement et le processus d’apprentissage du cerveau. Les recherches réalisées dans le domaine scientifique ces dernières décennies nous ont permis de mesurer l’influence des neurosciences quand il s’agit d’améliorer le parcours des apprenants. Dans cet article, nous vous montrerons comment appliquer cette science dans le contexte de l’andragogie.

Apprendre de façon efficace en optimisant l’apprentissage

L’apprentissage est une composante majeure aussi bien dans le domaine de l’éducation que dans la vie quotidienne. Toutefois, l’accent est très rarement mis sur l’importance même d’apprendre de façon efficace. Par ailleurs, l’analyse des neurosciences a révélé que certains processus s’enclenchaient pendant la phase de rétention d’informations. L’étape suivante consistera donc à aborder les différents moyens d’utiliser ces mécanismes en vue d’appliquer des méthodes d’enseignement toujours plus efficaces.

Quatre étapes pour apprendre de façon efficace
Les quatre recommandations qui suivent vous permettront de conditionner votre cerveau afin qu’il puisse mémoriser un maximum d’informations.
  • Rester attentif
  • Par définition, l’époque dans laquelle nous vivons met constamment notre concentration à l’épreuve. Entre les courriels, les notifications, les écrans, les sonneries, la pollution visuelle ou sonore, ou encore les réseaux sociaux, la tentation de se laisser distraire n’a jamais été aussi forte. Et pourtant, l’apprentissage ne peut pas se faire sans attention.
  • Miser sur l’engagement actif
  • L’engagement actif implique la sollicitation de notre motivation intrinsèque, en d’autres termes, la motivation résultant de l’activité accomplie. Plus un élève sera motivé, plus son apprentissage sera efficace.
  • Faire des feedbacks positifs
  • Oubliez les retours négatifs, les sanctions et les jugements. En effet, ils risquent fortement d’entraver les capacités du cerveau de l’apprenant. A contrario, privilégiez les encouragements, la gratitude et les célébrations positives. Cependant, ne vous privez pas de partager des pistes d’amélioration et ce, en pointant du doigt des agissements et non l’individu lui-même.
  • Consolider les apprentissages
  • C’est une réalité : le cerveau mémorise l’information grâce à la répétition. À ce propos, la courbe d’Ebbinghaus est formelle ; 80 % des informations enseignées s’évaporent au bout d’un mois si elles ne font pas l’objet d’un rappel. Il faut savoir qu’un réseau neuronal communiquant se forme dès que nous faisons l’acquisition de nouvelles connaissances. Pour consolider ce système, il est primordial de passer par des répétitions qui devront ensuite être graduellement échelonnées dans le temps.

Prendre en compte les particularités individuelles
Une fausse croyance pousse à séparer les apprenants en trois segments distincts : ceux qui ont une mémoire visuelle, ceux qui ont une mémoire auditive et ceux qui ont une mémoire tactile. Pourtant, nous exploitons tous ces trois méthodes de mémorisation ; l’apprentissage demeure multicanal. À ce propos, force est de constater que les formations qui sollicitent différents moyens de rétention d’information font la différence dans le cheminement pédagogique des élèves. Elles se décomposent en activités diverses et variées faisant appel à différentes méthodes d’ancrage mémoriel. Comme l’a déjà démontré la chronobiologie, nous possédons tous des spécificités biologiques individuelles. Des particularités que l’on retrouve au niveau du fonctionnement du cerveau et du système d’apprentissage. Chacun d’entre nous doit s’efforcer de trouver les méthodes spécifiques les plus pertinentes pour apprendre toujours plus efficacement.

Neurosciences et intelligence artificielle

Les efforts fournis à titre personnel peuvent être combinés de façon efficace à l’exploitation de l’intelligence artificielle. Ainsi, de précieuses données concernant les apprenants peuvent être collectées. Cela offre la possibilité de proposer les méthodes d’apprentissage les plus adaptées en fonction de chaque élève.

Un apprentissage divertissant
Dès lors qu’un parcours d’apprentissage contient des éléments ludiques, les neurones dopaminergiques - qui font partie du processus de récompense cérébrale - s’activent. En effet, la dopamine agit sur l’hippocampe, une des parties du cerveau impliquée dans l’apprentissage. En ajoutant un côté récréatif et agréable à la formation, l’hippocampe se retrouve dans une posture idéale pour apprendre. Ainsi, les efforts à fournir pour favoriser l’apprentissage sont moindres. Toutefois, les neurones dopaminergiques doivent être sollicités avec parcimonie du fait de leur complexité. Il est pertinent de les exploiter pour activer le système de récompense, mais de façon régulée. Le réseau dopaminergique étant addictif, il peut provoquer un sentiment de manque et, par ricochet, déclencher le circuit de la peur. En conséquence, le système neuronal se bloquerait et l’apprentissage serait totalement interrompu. La neuropsychologie définit deux sortes de plaisir pouvant entrer en jeu dans un système de récompense : Le plaisir hédonique qui procure du bonheur dans l’immédiat et qui agit sur le court terme (manger du chocolat, par exemple). Le plaisir eudémonique qui agit sur le long terme et qui repose sur la sensation d’accomplissement (l’obtention d’un diplôme, par exemple). Le système de récompense doit reposer sur une parfaite équation combinant plaisir hédonique et eudémonique en vue d’améliorer le processus d’apprentissage.

Apprendre encore et toujours
Notre cerveau est friand de routines. En effet, elles lui permettent de préserver son énergie. Et pourtant, nous avons besoin d’apprendre du début à la fin de notre vie pour préserver l’état de santé de notre système cérébral. Il est vrai que, grâce à la vitalité synaptique, l’apprentissage est plus aisé pendant nos premières années d’existence. Cependant, nous sommes en mesure d’apprendre et ce, quel que soit notre âge. Le mythe qui prétend que nos capacités d’apprentissage disparaissent complètement après avoir atteint la barre des 25 ans est erroné. Certes, notre cerveau est en état de maturation jusqu’à ce cap, mais il ne cesse de se développer tout au long de notre existence. Le mode de vie, l’activité, la stimulation, l’environnement, ou encore, l’alimentation sont des caractéristiques qui peuvent influencer l’évolution de notre cerveau. Après 25 ans, le cerveau connaît une phase de rigidification. La plasticité neuronale, les systèmes perceptifs ainsi que la capacité de mémorisation sont réduits. Fort heureusement, tous ces éléments peuvent être stimulés par le biais de l’apprentissage. Le message est clair : pour ralentir le vieillissement du cerveau, il est indispensable d’apprendre continuellement.

Neurosciences et andragogie
Également appelées sciences cognitives, les neurosciences aident à comprendre le fonctionnement du processus d’apprentissage. Voyons ensemble comment cette discipline s’applique dans l’élaboration d’un parcours andragogique.
La durée d’apprentissage optimale Elle est en lien direct avec la motivation qui découle de l’activité elle-même. Une motivation intrinsèque puissante peut permettre d’être captivé pendant une heure et demi tout en faisant preuve d’une certaine efficacité. En revanche, si elle est faible ou si l’intervenant manque de dynamisme, il est tout à fait possible de se désintéresser après seulement cinq petites minutes. Le réseau de saillance, une des zones du cortex cérébral, permet de distinguer les nombreux stimuli internes et externes dans le but de détecter ceux qui méritent de l’attention. En misant sur l’effet de surprise ou en sollicitant les différents sens de l’apprenant, on met tout en œuvre pour capter son attention et étendre la durée d’apprentissage optimal. Il est cependant essentiel d’observer des moments de pause ; le cerveau en a besoin. Ainsi, il faut aérer son cerveau et lui offrir une déconnexion totale (petite balade, boire un verre d’eau…). Les temps naturels d’apprentissage doivent être pris en considération ; il est infructueux de forcer la stimulation du cerveau. Travailler sa mémoire Impossible de se concentrer sur les sciences cognitives en faisant l’impasse sur la mémoire. Trois étapes distinctes composent la mémoire à long terme : l’encodage, le stockage puis la récupération sur la durée. Tout se joue au moment de la transition de la mémoire entre court terme et long terme. Voici quelques recommandations pour que ce passage se déroule efficacement : Soigner son mode de vie, et tout particulièrement, son sommeil. En effet, c’est pendant que nous dormons la nuit que se met en marche le processus durant lequel notre cerveau stocke les informations importantes dans la mémoire à long terme.

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